A corps donné
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Grand comme le ciel
A corps donné
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Peintures de vie (1)
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Aux fils des maux
Au tour des mots
Hé ! Toile

 A CORPS

 

DONNE

 

            Si Marie Cardinal n'avait déjà utilisé «Les mots pour le dire», j'aurais fait mien ce titre; mais est-on jamais sûr d'avoir toujours trouvé le mot juste?

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L'aube

 

            La lumière éblouissante transperce mes paupières qui voudraient retenir la nuit et son cortège de rêves aux étoiles, à la lune, à l'obscurité accrochés, au jour, à la lumière, à la vie volés, arrachés. Les étoiles se sont éteintes, la lune s'est couchée et l'obscurité, comme chaque matin, cède la place à la réalité. Plus de chaleur, plus de douceur, plus de mensonge possible, plus de tricheries. Il faut vivre maintenant. Dans la grisaille. Dans le bruit du monde, loin des songes. La fée reste endormie dans ma couche, elle attend un sommeil nouveau pour me bercer dans ses bras, dans son corps d'une ample robe blanc immaculé vêtus, mousseline d'utopie, satin de chimères. Que de poèmes pensés dans la nuit! Que d'espoirs posés sur les constellations! Que de rires, de sourires, de lumières, de feux d'artifices resteront pour un jour encore enfouis dans les songes! Le soleil se lève sur le taffetas de brume que la fée n'a pas encore fini de ramasser, prenant ainsi des couleurs blafardes et blêmes, matin frileux, matin d'hiver. Le soleil est blanc, l'herbe est blanche, le ciel est blanc, la vapeur qui monte lentement est blanche. Même les couleurs sont blanches. La vie sera blanche. Vide.

            Et pourtant, la journée s'annonçait belle. Le brouillard léger semblait vouloir monter au ciel, dans des nuages de sourire, libres, virevoltant, emportant sur leur passage tout ceux qui voulaient bien les suivre, qui voulaient bien y croire, tous les optimistes, les rieurs, les pinsons, les oiseaux et les éléphants des magasins de porcelaine, les chiens et chats qui ne se battaient plus, les enfants et les vieillards en compagnie des anges... Un de ces miracles qui prend par la main, irrésistible, enivrant, tourbillonnant, un de ces miracles si fort qu'il nous entraîne, nous fait perdre la tête. On y croit, on en est profondément imprégné, on le sent, on le ressent, nos os, eux aussi, le savent, nos mains en tremblent, nos yeux s'allument, nos cheveux dansent. On n'ose y croire. On ose y croire. On ne sait pas, on ne sait plus. On sait. C'est aujourd'hui. C'est demain, et c'est pour toujours. C'est vrai. On n'y croit pas. On le sait. C'est tout. Comme enfant tapant du pied. Parce que. Parce que c'est vrai, parce que mon coeur me dit que c'est vrai, parce que mes songes y ressemblent, parce que je l'ai rêvé si fort. Je le sais. C'est comme ça. Aujourd'hui. Pour demain. Pour toujours. Le soleil monte dans le ciel. Comme les autres jours. Il rappelle bien fort, bien haut: «comme les autres jours, mon grand, comme les autres jours!». Il doit bien avoir raison, le soleil. Pourquoi aujourd'hui serait différent? Calmez-vous, mes ardeurs, coiffez votre éteignoir! Attention sornettes et balivernes! Gare aux fées, elles n'existent pas... Mirages, illusions, mensonges, trompe-l'oeil! Ne pas tomber dans le piège des illusions perdues, d'autant plus douloureuses qu'elles étaient belles, cruelles qu'on y a cru fort. Les pieds sur terre, plantés dans le bitume. Se forcer à ne pas croire le son de son corps, de son coeur. Vivre malgré tout. Ne pas croire.

            Et puis croire quand même. N'était-ce pas l'aube de notre rencontre?

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La mer

 

            J'aime laisser planer mon regard sur les flots, rester longtemps les yeux mi-clos sur cet univers qui me raconte des histoires, m'emmène en voyage à travers le monde, à travers le temps. Cent fois le flot apporte sur la grève son lot d'écume, inlassablement. Le mouvement incessant, toujours renouvelé identique à lui-même, toujours différent, construit doucement, inexorablement, l'ivresse qui m'emporte, vertigineuse.

            Chaque vague est une parcelle de vie, chaque parcelle qui se laisse découvrir un pas franchi vers l'immense étendue, vers le lointain, vers l'infini. Mon regard se trouble, l'image floue devient caresse, les panaches qui déferlent me tendent ta main. Allons ensemble. Les yeux fixés sur l'inconnu, allons le découvrir, allons nous découvrir, serrons-nous bien fort, jusqu'à ne plus savoir très bien ce qui est à nous deux, ce qui t'appartient, ce qui est à moi, soyons ciel et mer à l'horizon. L'onde résonne et frissonne toutes les couleurs de l'azur, palette aux mille nuances, ta main dans la mienne résonne et frissonne toutes les couleurs de la vie. Allons ensemble.

             Le feu et sa braise aussi savent porter mes songes, quand le bois inerte et l'oxygène incolore et inodore se mêlent pour que naissent la flamme et sa chaleur. Les longs rubans jaunes, rouges et bleus qui montent, se forment et se déforment, dessinent tour à tour ton corps, ton visage, tes mains et tes seins, ton regard et ta bouche, tes jambes, tes cuisses et ton sexe, cheveux vaporeux, espace langoureux. Mes mains dansent sur ta peau, flammèches tortueuses, feux follets, virtuoses, mes paumes dessinent sur ton dos, ton buste, tes épaules, tes hanches, dessinent jusqu'au bout des doigts des frissons de rêves, de désirs, de plaisirs. Que le feu s'enflamme, que tes entrailles s'allument, que nos corps s'unissent, jusqu'à ce que le feu s'apaise, ne laissant que la braise qui s'embrase à nouveau au moindre souffle.

            Et j'irai aussi sur les immenses champs de blé cueillir la fraîcheur de ton corps à la rosée du matin, douces ondulations à la brise unies. Et j'irai aussi, à la pluie battante, te serrer si fort que l'orage, le tonnerre, les éclairs seront ceux de notre feu intérieur. Et je te raconterai encore le ciel, les nuages, les feuilles aux arbres, la marguerite effeuillée, la montagne, les sapins, la neige, les volcans...

            Et puis, un jour, je ne dirai plus rien. Je te regarderai au fond des yeux. Nous ferons l'amour. Loin de tout, loin de tous, rien que nous, hors du temps, hors de la vie, en toi, en moi, en nous.

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            L'ai-je rêvé, l'ai-je souhaité, ce long moment passé dans tes câlins, dans ton Amour et ta tendresse par tous tes pores exhalés, à travers ta peau, à travers tes mains, à travers ton souffle.

            Mon corps nu enveloppé de tous tes parfums, enlacé dans tes cuisses douces et fortes sent trottiner tes doigts, tes paumes de légèreté et de fermeté mêlées et se couvre d'un de ces frissons qui naît aux cheveux pour finir au fond des pieds, laissant sur son passage entre ventre et cuisses des signes grossissants de désirs avoués. De longues caresses sur une érection en devenir, avec tes mains qui alternent douceur et penis comprimé, gland caressé espérant ta bouche, ton corps de féline contre le mien animé, tes caresses toujours plus pressantes, plus présentes conduisent à l'ascension vers le sommet, à chaque instant plus proche de l'orgasme et de sa compagne éjaculation jusqu'à effleurer le point de non-retour au-delà duquel plus aucun self-contrôle n'existe, te l'aurai-je soufflé ou l'auras-tu senti, je ne sais, mais tu me laisseras en l'état, au bord du sublime.

            Loin de m'abandonner, en effleurant mon sexe de tes doigts de fée, de la pointe de tes seins ou du bout de ta langue tu laisseras s'apaiser le feu de mon corps en en maintenant la braise avec finesse, avec douceur, et tu me feras reprendre doucement puis de plus en plus fort l'approche du Nirvana, avec de nouvelles caresses, virtuose de mon corps. Tu sentiras frémir mes membres quand, à nouveau, je serai sur le point de...

            Longtemps ainsi, tu tiendras mon corps en haleine, la flamme au plus haut, en évitant soigneusement tout jaillissement d'étincelles impromptues et, peu à peu, tu sentiras, tu partageras mon plaisir, tu te laisseras gagner par un désir fou de m'accompagner dans l'explosion. Tu prendras alors mon corps de toute ta fougue -je te le donne- sans plus de retenue, et tu ressentiras mon orgasme au plus profond de toi. Merveilleuse complicité, symbiose parfaite, plénitude, apaisement. Repos.

            Je partais à la découverte de ton corps quand Camille a pleuré.

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Mot-à-mot

 

 

Candeur

Pudeur

Chaleur

Douceur

Désir

Pâlir

Caresse

Tendresse

Gentillesse

Déesse

Bouche

Touche

Mains

Reins

Seins

Câlins

Effusions

Passion

Cuisses

Lisses

Glisse

Délices

Patience

Tumescence

Aréoles

Cajole

Ardeur

Ferveur

Fureur

Vapeur

Flamme

Femme

Émotion

Exaltation

Fellation

Excitation

Lèvre

Fièvre

Cunnilingus

Anus

Phallus

Clonus

Verge

Vierge

Néréis

Pubis

Pénis

Clitoris

Orgasme

Fantasme

Érection

Intromission

Pulsations

Ejaculation

Plaisir

Jouir

Flanc

Jaillissement

Gland

Blanc

Folie

Frénésie

Euphorie

Cajolerie

Apaisement

Enlacement

Corps

Mord

Tord

Mort

 

Feu!

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Dernière mise à jour : 27/12/2000 23:41