Peintures de vie (2)
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Remonter
Grand comme le ciel
A corps donné
A corps perdu
Peintures de vie (1)
Peintures de vie (2)
Aux fils des maux
Au tour des mots
Hé ! Toile

ÇA SUFFIT

 

Ça suffit

Tu t'arrêtes

Plus de bruit,

Plus de fête

Au matin

A la rose

Mon malin

Prends la pose

Ça suffit

Tu m'énerves

Plus de bruit

Que de rêves

Mon malin

A tes lys

Bon matin

Tournevis

Ça suffit

Tu m'excites

Sans un bruit

Tu existes!

Avec ta clef

A molette

Va visser

Des violettes

Ça suffit

Tu irrites

Sans un bruit

Tu hésites

Ton marteau

Tapera

Coquelicot

Pauvre idiot

Ça suffit

Tu hérites

Sans un bruit

Tu imites

Ça suffit

Ça suffit

Ça suffit

Sans un bruit!

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LIESSE

 

De ton absence

Ou ta présence,

La différence

Est le silence.

Et ma faiblesse

Et ma tristesse

Tout en finesse

Rêvent caresses.

A ta prudence

Laisse la chance

De voir l'essence

De sa naissance.

A ma déesse

Toi ma détresse

Laisse la liesse

Et l'allégresse.

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TOUT LE MONDE LE SAIT

 

Tout le monde le sait,

Lorsque le bateau coule

Tout le monde le sait

Les mouettes roucoulent

Tout le monde le sait

Que c'est le capitaine

Tout le monde le sait

Qui a écrit la haine

Tout le monde le sait

Ce sont les rats qui quittent

Tout le monde le sait

L'endroit où ils habitent

Tout le monde le sait

Capitaine mourant

Tout le monde le sait

Sur son bateau coulant

Tout le monde le sait

Que dans la solitude

Tout le monde le sait

Qu' ici naît l'inquiétude

Tout le monde le sait!

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Que le temps passe plus vite

Pour qu'à la fin sonne l'heure

De te retrouver sans leurre

Et que mes bras t'abritent

En leur étroite chaleur,

En leur lointaine douceur

Viens vite quand je t'invite.

Tu as de ma solitude

Décidé de l'avenir

Dessiné le devenir

Sans la moindre turpitude

Mais sans me laisser le choix,

Et en me laissant sans voix

Il me faut l'habitude

Tu disais alors que nous

Serions amis, plus tard...

Jamais amants, trop tard...

Et tu m'as pris pour un fou

J'ai pleuré, pleuré, pleuré,

Jeté ta lettre au panier

Dans la tête un esprit flou

Et puis tu es revenue

J'en avais gardé l'espoir

D'un très beau jour te revoir

Et tu es venue plus nue

Que je ne l'osais rêver

Et j'étais prêt à t'aider

Et à t'aimer sans bévue

Demain sera aujourd'hui

Demain sera pour toujours

A toi, à moi mon Amour

A nous la liesse à l'envi

Parce qu'entre nous est née

Cette confiance méritée

Qui partage les soucis

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QUATRE BAISERS

 

Un baiser sur ton sourire

Y fera pousser des fleurs,

Ornera tes yeux de rires,

D'étincelles de bonheur.

L'autre posé sur ta joue

Fera naître des rougeurs

De plaisir que tu avoues,

D'une partagée chaleur.

Le troisième sur ton front

Parcourra tout ton corps

D'une infinie émotion

Et le quatrième encor

Que je ne sais où poser

Fera penser à aimer...

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SENS

 

Ce que tu crois

Ce que tu sais

Est à l'endroit

A tout jamais

Ce que tu vois

Ce que tu sens

Reste pour toi

Très important

Ce que tu goûtes

Que tu entends

Te laisse un doute

Que tu défends

Laisse tes sens

Guider ta vie

Laisse tes sens

Voir tes envies

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Je me souviens tes yeux

S'allumant de tous les bleus

De l'azur inespéré.

Il faut dire que j'avais paré

De mes vers notre rencontre,

De ces vers que je te montre.

Je me souviens ta douceur

Dans mes bras à la chaleur

Du printemps nouveau-né.

Il faut dire que j'avais aimé

Cette forêt pour te transmettre

Que de t'aimer j'allais promettre.

Je me souviens ton câlin

S'éveillant au matin malin

D'un je t'aime susurré.

Il faut dire que je l'ai glissé

Au creux de ton oreille

Ma mie merveille.

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Le soleil levant

Orna tes yeux

De tous les bleus

D'azur se mirant

Au soleil levé

Ton regard brillant

Orna le ciel riant

De mes rêves azurés

Au soleil couchant

De crépuscule teinté

A tes yeux désirants

Ornera la bleuté

 

Au soleil couché

Ton sourire de braise

Mon corps apaise

Ton corps doré.

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ORAGE

 

La patience n'aura de force que l'orage

Qui illumine le ciel de ses éclairs

Pareils aux fureurs, loin sous terre, des enfers

Lointain imaginé, merveilleux paysage

L'espoir n'aura de force que voyage

Au sein des flots, des déserts, des mers en dévers

Des rêves en partance vers l'au-delà d'hiver

Dessinant au ciel des montagnes de nuages

Et la vie futile n'aura pour toute essence

Que l'entretien facile de ta renaissance

Si tu veux bien ma Mie croire mon Amour

 

Et regarder, venir avec moi alentour

A l'horizon de mon espoir, de ma patience

Regarder au ciel l'orage faire abstinence

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Soudain le vent prit la tempête

Aux bras et l'enleva d'ici bas

Comme s'il avait perdu la tête

Sous ses allures de trépas.

Il forgea l'ouragan,

Prépara le cyclone

Comme le vent d'autan

A l'aube de l'automne.

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Tu as vu un jour passer au loin

Un bateau ivre qui mit l'envie

En ton corps plein de chagrin malin

De quitter le port envers la vie.

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AMOUR A MORT

 

D'avoir si souvent flirté avec toi, la Mort

D'avoir si souvent senti tes mains qui effleurent

Mes joues couvertes de larmes qui pleurent, pleurent

Senti ton souffle m'envelopper tout le corps,

Je t'ai confisqué ta faux sans aucun remords,

Cassé l'horloge qu'elle ne sonne plus l'heure,

Afin que plus personne jamais tu n'apeures,

Je t'ai prise dans mes bras, prise en mon décor

J'ai ôté ta cape et ton chapeau, réveillé

Le vieux souvenir sur ta peau des caresses,

Je t'ai retrouvé tes seins perdus et tes fesses

Et tes jouissances et ta sensualité.

Maintenant je sais que tu voudras revenir,

Et qu'avec moi pour toujours tu viendras dormir.

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AZURS

Prenez mon Amour,

Pendez-le haut et court,

Regardez-le se balancer

Au bord de l'éternité

 

Regardez mon coeur de braise

Du haut de la falaise

S'éparpiller façon confetti

Dans un tourbillon d'ennui

Voyez encore la mante

Promener dans la fiente,

La mante religieuse,

La fiente des mouettes rieuses

Et n'oubliez pas le flot

Qui dans son patient clapot

Ira rejoindre à l'horizon

Le ciel et ses frissons

D'Azurs.

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MA FILLE ET MOI

 

Quand

Le plus grand des espoirs maigrit,

Le plus grand désespoir m'aigrit.

Quand

Le sot l'ayant dit trop,

Le soleil en dit trop.

Quand

Le nu âgé tint celle d'amour parée,

Le nuage étincelle d'amour paré.

Quand

Au temps dis-je: "errez, Eve reste",

Autant digérer Everest.

Quand

Dépourvu de salaire,

Des pourvus de sale air

 

Quand

Le vernis et bois,

Le vers nie et boit.

Quand

Une soucoupe volante de morts pions,

Une sous-coupe vaut lente de morpion.

Quand

Une cruche minée fait: "les pompiers!",

Une crue cheminée fêlée pond pieds.

Quand

L'art moire et l'étain lobe,

L'armoire, elle, éteint l'aube...

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Et j'attendais à l'horizon

D'enfin voir le jour

Où naîtrait la chanson

Qui dirait notre amour.

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FAIM DE LOUP

 

Lécher d'un regard ton visage

Et dévorer tes yeux

Et partir en voyage

Sur l'onde de tes cheveux

Dans leur faim de loup

Fermer tes paupières,

Tes lèvres d'un baiser

Les iriser de lumières

Et puis les aimer

Dans leur faim de loup

Te voir en poupée Barbie

Envie de te déshabiller

Découvrir ton corps ma mie

Et ta peau, les caresser

Dans leur faim de loup.

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LE ROITELET SOUS LE CHENE DU ROSEAU

(D'après Jean de la Fontaine)

 

Roitelet, petit oiseau

Si léger fardeau

Sur la tête de l'aigle royal

Tu sus si bien en faire ton féal

Pour monter au plus haut

Tu seras le roi des animaux

Bête concours, dame nature

De vouloir à tout prix

Connaître l'aventure

Des grands et du petit

Le chêne dira au roseau

Que le roitelet est un pesant fardeau

Qu'en serait-il de l'aigle

Sur les frêles épaules

Du roitelet faible?

Que de querelles mes agneaux

Quand le loup tire sa force

Du pauvre roseau

Qui pourrait voir son écorce

Écrasée par le chêne qui tombe de haut.

Mais d'où vient ce vent?

Est-il issu du néant?

Il faudra savoir qui assassine

Dans le monde et son décor

Celui de qui la tête au ciel était voisine,

Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.

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JE VOUS SALUE

Je vous salue Marie, mère de glace

Qui avez préféré à prendre dans vos bras

Laisser à la crèche en lieu et place

Et confier à l'âne gris et au bœuf gras

L'ange ressuscité pour ne pas qu'il trépasse

Je vous salue ma mie, mer de glace

Qui avez préféré à me retourner l'écho

Montrer votre grandeur et vos abîmes d'espace

Et confier à la blanche neige mes sanglots

Ou graver dans les névés l'éternité qui passe

Je vous salue ma vie, de guerres lasse

Qui avez préféré à me retrouver pendu

Me montrer les ficelles qui enlacent

Celui qui croyait son amour perdu,

A jamais disparu sans laisser de trace.

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BONHEUR

 

Ce bonheur, bonheur qui m'assaille

Mérite, mérite bien ripailles

Loin, au loin de la faille

De toutes représailles

Ce bonheur, bonheur qui m'accueille

Mérite, mérite bien mille feuilles

Loin, au loin le chèvrefeuille

Pour que ses vers je recueille.

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Dernière mise à jour : 28/12/2000 01:16